guillaume pellay texte


Texte publié à l’occasion de l’exposition Elles travaillent, puis se baignent les baigneuses,
de Guillaume Pellay
Impression numérique couleur sur papier A4 couché recyclé, 90g.
Auto-édition, octobre 2020
100 exemplaires

le bois poli du manche
le sèche-mains à air pulsé de la station d’autoroute
les mûres écrasées pour la gelée
trop sèches cette année
le sureau, très tôt cette année
le genou écorché
salut de gymnaste, salut de Fernand, tout sourire
la forme du savon
et d’un autre savon
la danse de doigts comptables
la main droite sous terre quand la gauche soutient le corps entier voûté à la tranche
fin d’été, short court,
la tranche ouvre en tranches le sol brun,
la main palpe sous sol, les pommes dorées émergent entre
les doigts
sang rouge sur gant bleu sur peau noire,
il est mon autostoppeur,
chaque jour il désosse des crânes de porcs,
il s’occupe alternativement des pieds de cochons,
les équipes tournent pour prévenir la fatigue,
chaque soir il termine quand la chaîne s’arrête, quota quotidien atteint,
souvent c’est trop tard pour le dernier train, il tend le pouce sur la nationale
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la vasque
la terre glaise qui longe la rivière, elle est dure l’été,
gonflée et collante elle dégueule des limites du chemin l’hiver
prunus spinosa abonde les chemins
le canif, l’actinidia, la peau du kiwi
les bestioles qui logent dans les pommes
fruits du labeur et ravageurs
la préhension du smartphone
le politicien
le chiffon
la queue de poisson
le métro parisien
sont à observer
.tenter de faire comme les choses sont dures et douces

 

__________Elles travaillent, puis se baignent les baigneuses

une exposition à béton caverne
guillaume pellay
oct. 2020